Discours d'ouverture de SEM AZALI Assoumani Président de l’Union des Comores, Président en exercice de l’Union Africaine, à la Session « Libérer le potentiel d’une économie bleue régénératrice en Afrique et au-delà »

Publié le 05 Septembre 2023
Discours d'ouverture  de SEM AZALI Assoumani Président de l’Union des Comores, Président en exercice de l’Union Africaine, à la Session  « Libérer le potentiel d’une économie bleue  régénératrice en Afrique et au-delà »

Nairobi le 5 septembre 2023

-       Excellence Monsieur le Président de la République du Kenya, Cher Frère William RUTO,

-       Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d'Etat et de Gouvernement,

-       Mesdames et Messieurs représentants des Organisations et institutions internationales,

-       Honorable assistance,

 

Avant d'entamer mon propos, je souhaiterais renouveler mes chaleureux et vifs remerciements au peuple et au Gouvernement du Kenya, pour l’accueil fraternel et chaleureux dont nous faisons l'objet, à chaque fois que nous foulons le sol kenyan.  Asante sana.

Mesdames et Messieurs, 

Ce panel dédié à l'économie bleue et au potentiel de nos espaces maritimes, et qui se tient au moment même où notre Continent aspire à une Zone de Libre Échange Continentale Africaine, m'emmène à partager la vision du navigateur anglais, Sir Walter Raleigh selon laquelle, je cite: "Qui tient la mer, tient le commerce; qui tient le commerce tient la richesse; qui tient la richesse du monde, tient le monde  lui-même".

C'est donc avec un profond sentiment de responsabilité et d'engagement envers notre continent que je me tiens devant vous aujourd'hui, car nous sommes à un moment crucial de notre histoire, un moment où nos actions présentes forgeront le futur de l'Afrique. 

C'est pourquoi je salue la tenue de ce Sommet et renouvelle mes remerciements et mes félicitations à mon Frère William Ruto, pour avoir pris l'initiative d’organiser cet événement, qui revêt une importance capitale pour notre avenir commun, tant sur le plan économique, social,  qu'environnemental.

Je me réjouis de cette initiative, d'autant plus que lorsque j’ai reçu l’insigne honneur de présider notre organisation panafricaine, pour cette année 2023, l'une des principales  missions qui m’ont été confiées a été de mettre au premier plan, les spécificités des États insulaires en développement, et par conséquent, de promouvoir, une économie bleue durable.

Le développement durable doit, en effet, être le moteur de nos politiques, de nos décisions, de nos partenariats et de nos investissements ; et l'économie bleue en constitue une formidable opportunité.

Une opportunité sur le plan économique et social, car l’Economie bleue garantit des investissements responsables, stimulateurs d'une croissance durable et créateurs d'emplois de qualité, axés sur l'égalité, l'inclusion et la promotion de la culture africaine.

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Je suis convaincu qu'en  s'engageant à développer une  économie bleue régénératrice, notre continent pourra accélérer sa marche en avant vers un développement durable globale.

C'est tout le sens de la déclaration de Moroni, issue de la Conférence ministérielle sur l'Économie bleue et l’action climatique en Afrique, qui s'est tenue en Union des Comores, au mois de juin dernier,  et visant à poser un jalon de l’action climatique africaine, à travers un engagement politique fort et un plan opérationnel précis, des Etats insulaires et côtiers d’Afrique.

Il est à souligner, que dans le contexte actuel de crise climatique mondiale, les États insulaires et côtiers  africains, ont un rôle clé à jouer, pour lancer des initiatives phares, en faveur de la biodiversité et de la résilience climatique.

À titre d'exemple, les ressources marines de l'Océan Indien sont évaluées de manière prudente, à environ 333 milliards de dollars, et pourraient fournir au moins 20 milliards de dollars chaque année, à l'économie régionale, grâce au tourisme marin et côtier, à la séquestration du carbone et à la pêche.

Ainsi, dans cette lutte collective pour le bien-être des générations futures, la transformation de l’Afrique par le biais de l’économie bleue, doit être suivie d'initiatives novatrices. 

Je profite alors de cette occasion, pour saluer les efforts visant à opérationnaliser l'initiative de la Grande Muraille Bleue, menés par l'Afrique, pour libérer le potentiel de l'économie bleue, et  contrer les effets du changement climatique.

Je salue également la mise en place, au niveau continental, de la stratégie maritime intégrée pour 2050, et la stratégie pour l'économie bleue en Afrique, à laquelle l’Union des Comores a souscrit.

Je saisis cette occasion pour appeler à une reconnaissance, de la spécificité des états insulaires et côtiers africains, qui subissent de manière extrême, l’impact des différentes crises environnementales actuelles, telles que définies dans la déclaration de Moroni.

J'appelle, en outre, les organisations internationales, les institutions financières et le secteur privé, à travailler avec les Gouvernements et les partenaires engagés, pour apporter l’appui technique et financier nécessaire, à la réussite de la mise en œuvre de cette initiative.

Honorable assistance,

Mesdames et Messieurs,

 

Pour l’Union des Comores, l'économie bleue reste un levier essentiel de développement. Elle est inscrite et prise en compte dans le Plan Comores Émergentes 2030. 

En effet, après avoir mis en place un cadre stratégique national sur l’économie bleue, l'Union des Comores a élaboré et adopté un plan d’action pour le développement de l’économie bleue et le travail décent en tenant compte du rôle et de l'engagement des jeunes et des femmes, dans la transformation de nos sociétés, vers un avenir durable. 

A cet égard, l'innovation collective avec l'ambition de mettre en place des économies plus diversifiées, inclusives, durables et résilientes, doit animer nos politiques économiques, telles que la mise en œuvre et l'accélération de la ZLECAf.


Cela nous permettra non seulement de trouver des mécanismes de mise en œuvre innovants, mais aussi de promouvoir une économie bleue et circulaire.

 

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

L'Afrique doit créer des synergies et parler d’une seule voix sur la scène internationale pour les questions climatiques, et mettre en place des mécanismes innovants, propres à ses spécificités.

Je souhaite alors plein succès à nos travaux, surtout en ce moment précis, où la question climatique devient de plus en plus urgente, et où l'économie bleue constitue une réponse crédible à tous ces enjeux.

Je vous remercie.