Nairobi, le 29 avril 2024
Je voudrais tout d'abord, exprimer, au nom de toute ma délégation et au mien propre, ma gratitude à notre frère le Président Ruto, pour l'organisation parfaite de ce Sommet, ainsi qu'au peuple frère kényan, pour son hospitalité chaleureuse et légendaire.
Alors que nous nous réunissons pour ce Sommet crucial afin de délibérer sur la question impérieuse de la reconstitution des ressources de l'IDA21, je tiens, de prime à bord, à souligner que l’Afrique se trouve, aujourd'hui, à une croisée des chemins.
Notre Continent navigue, en effet, à travers une multitude de défis, allant des disparités économiques à la dégradation environnementale, de crises sécuritaires et sanitaires aux inégalités éducatives.
Cependant, au milieu de ces défis, se présente une opportunité exceptionnelle pour une action collective et un changement transformateur.
Notre continent regorge, en effet, d'immenses potentialités en ressources de toutes sortes, mais aussi et surtout en ressources humaines très importantes.
Toutefois, pour jouer pleinement son rôle dans l'économie mondiale, l'Afrique a besoin d'importants investissements dans de nombreux domaines de développement.
Honorable assistance,
Mesdames et Messieurs,
L'IDA s'est avérée être un allié indéfectible dans notre parcours vers le développement durable.
Elle constitue un instrument de financement unique au monde où un dollar de contribution des pays donateurs se traduit par près de quatre dollars pour le financement des projets développement.
Alors que nous nous engageons sur la trajectoire du rechargement de l'IDA21, il est impératif que nous reconnaissions le rôle indispensable que cette institution a joué dans la promotion de la croissance inclusive et de la prospérité en Afrique.
Ainsi, les 23 milliards de dollars de contribution dans le cadre d’IDA20 ont permis à l’Institution de mobiliser 93 milliards de dollars de financements pour ses pays membres, dont 77 % des engagements réalisés jusqu’à présent sont destinés à nos pays.
Vous conviendrez donc avec moi que dans un contexte difficile d’accès aux marchés financiers, l’Instrument IDA mérite d’être salué et renforcé par une contribution plus importante de nos partenaires.
Ainsi, nous exprimons notre profonde gratitude aux partenaires pour leur engagement constant et robuste visant à assurer un soutien opportun et approprié en vue de relever les défis de développement auxquels sont confrontés nos pays de l'IDA.
Une reconstitution robuste de l'IDA transcende la simple nécessité financière ; elle incarne un impératif moral, soulignant notre engagement indéfectible à veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte dans notre quête d'un avenir plus radieux pour tous les Africains.
Par conséquent, un IDA21 ambitieux doit donner la priorité aux efforts visant à investir dans les domaines de développement tels que l’agriculture, l’énergie, les infrastructures et l’adaptation au climat, afin de soutenir la création d'emplois de qualité, en particulier pour les jeunes, les femmes et les groupes les plus fragiles.
Le guichet du secteur privé (GSP) créé dans le cadre de l'IDA18 est le plus grand ensemble de financements concessionnels destinés à aider le secteur privé à sortir les gens de la pauvreté par la création d'emplois durables, la transformation économique et la mobilisation des ressources nationales.
Depuis sa création, 4 milliards de dollars de fonds du GSP ont permis plus de 20 milliards de dollars d'investissements du secteur privé, soutenus par la SFI et la MIGA, dans 47 pays de l'IDA.
Cela a favorisé l'introduction de nouvelles sources de financement du développement dans les pays éligibles, permettant ainsi de réduire le déploiement des ressources gouvernementales dans des domaines où le secteur privé ne peut pas s'engager.
Ainsi, j’exhorte nos partenaires de l'IDA à répondre à l'appel pressant d’une reconstitution forte et ambitieuse des ressources de l’IDA21, tout en veillant à ce que les ressources allouées soient à la hauteur de l'ampleur des aspirations collectives africaines.
Cependant, en plus de la contribution de nos partenaires, nous ne devons pas sous-estimer le pouvoir transformateur de la technologie et de la coopération régionale pour nous propulser vers la réalisation des Objectifs de Développement Durable, et de l'intégration économique.
Permettez-moi de souligner l’importance d’aborder la reconstitution de l'IDA21 avec un sens du devoir et une détermination inébranlable, conscients de la profonde responsabilité qui nous incombe.
A cet égard, tenons-nous unis dans notre résolution de forger un avenir meilleur pour tous les Africains, car c'est seulement à travers une action concertée et un engagement résolu que nous pouvons véritablement réaliser l'Afrique de nos rêves collectifs.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi de souligner avec gravité, la situation particulière que vivent les États Insulaires en Développement dont mon pays les Comores fait partie.
En effet, nous subissons de plein fouet, les effets du changement climatique, avec entre autres, les tsunamis, les cyclones et les inondations.
Cette situation très alarmante demande une attention particulière de nos partenaires au développement dont l’IDA.
Ainsi, mon pays plaide pour que l’IDA21 prenne en compte, de façon volontaire, cette problématique spécifique des États insulaires en développement et notamment des plus vulnérables d’entre eux.
Les fragilités propres à ces États, notamment sur le plan environnemental, économique, de la sécurité alimentaire, ainsi que leur surexposition aux chocs externes de toute nature, nécessite des moyens orientés vers les objectifs et orientations de nos pays en faveur de leur adaptation aux changements climatiques.
Je voudrais, Excellences, Mesdames et Messieurs, conclure mon propos, par ce proverbe africainselon lequel « on ne lie pas un fagot d’une seule main ».
C’est donc ensemble que nous réussirons à résoudre nos défis de développement.
Je vous remercie.