Allocution de SEM AZALI Assoumani Président de l’Union des Comores, Président de l’Union Africaine, à l’Occasion de la célébration de la Journée de l’Afrique.

Publié le 25 Mai 2023
Allocution de SEM AZALI Assoumani Président de l’Union des Comores,  Président de l’Union Africaine,  à l’Occasion de la célébration de la Journée de l’Afrique.

Addis Abeba, le 25 mai 2023

  • Excellences,
  • Distingués Invités en vos rangs et qualités,
  • Mes Chers Frères et Sœurs africains du Continent et de la Diaspora,
  • Honorable assistance, Mesdames et Messieurs,

Qu’il me soit permis, au nom de mes Pairs africains et au mien propre, de réitérer, tout d’abord, mes vifs et sincères remerciements, à Son Excellence mon Frère ABIY Ahmed, Premier Ministre de la République Fédérale Démocratique d’Ethiopie, à son Gouvernement et au peuple frère éthiopien, pour l’accueil amical et très chaleureux dont nous sommes toujours l’objet, lors de nos différentes visites et transits ici à Addis Abeba.

C’est un grand honneur et une très grande fierté pour moi, d’avoir l’opportunité de célébrer la Journée de l’Afrique, ici, dans cette belle et fascinante ville d’Addis Abeba, où est né, il y a une soixantaine d’années, le rêve africain, le rêve d’une Afrique unie, prospère et porteuse d’espoir pour ses peuples.

Ainsi, je vous adresse à toutes et à tous, mes chaleureuses félicitations ainsi que mes vœux de bonne santé et de bonheur, et à notre Cher Continent, mes souhaits de paix, de progrès et de prospérité.

Je voudrais, avant d’entrer dans le vif du sujet, vous inviter à observer une minute de silence, en mémoire des Pères Fondateurs de notre Organisation.

Qu’ils soient chaleureusement remerciés pour le précieux héritage qu’ils nous ont légué, et que nous devons entretenir jalousement, pour les générations à venir.

C’est pour moi aussi, l’occasion de rendre un vibrant hommage aux différents Secrétaires Généraux de l’Organisation de l’Unité Africaine ainsi qu’aux différents Présidents de la Commission de l’Union Africaine, et plus particulièrement, mon Frère, Son Excellence Monsieur Moussa Faki Mahamat, pour les efforts constants qu’ils ont consentis et continuent de déployer, afin de raviver encore et toujours, la flamme de la solidarité et de l’unité de l’Afrique.

Distingués Invités, Mesdames et Messieurs,

Nous célébrons cette année, la Journée de l’Afrique, sous le thème « Notre Afrique, notre futur ».

C’est le moment pour nous, de dresser le bilan de ce parcours de vie, de nous réjouir de nos acquis mais aussi et surtout, de tirer les leçons de nos erreurs, pour mieux envisager l’avenir, et offrir des perspectives prometteuses à nos chers peuples.

Nos pays africains, comme vous les savez tous, sont confrontés à différents défis majeurs. 

Les changements anticonstitutionnels de pouvoirs se multiplient ces dernières années, les conflits inter et intra africains mais aussi le terrorisme, perdurent, et par conséquent, la paix, la sécurité, la démocratie et le développement de notre continent sont menacés, dans plusieurs de nos contrées.

A cet égard, nous devons convaincre nos frères du Soudan de privilégier le dialogue, pour que cesse la guerre fratricide qui sévit dans ce pays, depuis quelques semaines maintenant, et qui ne fera que fragiliser davantage ce grand pays frère, voire même notre Continent.

Nous subissons, également, les conséquences tragiques des changements climatiques, et en tant que pays moins pollueurs, mais plus affectés, il nous revient, tout en poursuivant nos efforts d’adaptation et d’atténuation, de veiller à ce que les promesses faites, dans le cadre des différentes COP, se réalisent, dans l’intérêt de nos populations.

Après avoir vécu une crise sanitaire particulièrement grave liée à la COVID-19, nous subissons en outre, les conséquences de la guerre russo-ukrainienne, qui a provoqué une forte inflation avec comme conséquences, des niveaux extrêmes d’insécurité alimentaire.

Nous subissons, enfin, une crise énergétique sans précédent, en dépit de l’immense potentiel en énergies renouvelables, dont nous disposons, ce qui se traduit par des faibles investissements et beaucoup de chômage. 

Ainsi, nous devons réfléchir ensemble, sur les actes à poser, pour éradiquer la pauvreté, qui touche une très grande partie de nos populations et qui constitue le principal terreau du terrorisme et de l’insécurité en Afrique.

Nous devons tout faire, pour restaurer la confiance dans notre continent, et valoriser nos potentiels, dans tous les domaines.

C’est ainsi que nous parviendrons à atteindre les Objectifs que nous nous sommes fixés, aussi bien dans le cadre de l’Agenda 2063 que des Objectifs de Développement Durable. 

Excellences Mesdames et Messieurs,

Honorable assistance,

 Certes, il serait présomptueux de prétendre que depuis que notre Continent a recouvré son indépendance, nous avons tout réussi, toutefois, il serait tout autant injuste, envers nous-mêmes, de céder au pessimisme.

Soyons alors fiers du bilan de ces six dernières décennies d’existence de notre Organisation, tout en continuant à tracer, avec lucidité et pragmatisme, le chemin de notre avenir.

Entre 1963 et 2002, l’Organisation de l’Unité Africaine a réussi à atteindre deux objectifs majeurs, dans un contexte historique particulier, à savoir, le parachèvement de la décolonisation de l’Afrique et la fin de l’Apartheid en Afrique du Sud.

Ces deux combats exigeaient beaucoup d’engagement, d’énergie, de volontarisme et de don de soi, pourtant ils ont pu être menés avec succès, grâce à l’unité et à la solidarité africaine. 

Il est vrai qu’en dépit de ces résultats positifs et appréciables, force est de constater que certaines injustices subsistent toujours et que certains de nos Etats, se battent encore pour l’intégrité territoriale de leur pays.

C’est d’ailleurs le cas de mon pays, l’Union des Comores, qui a un contentieux avec la France au sujet de l’ile comorienne de Mayotte, mais aussi de certains de ses voisins notamment, qui tous, rêvent de pouvoir un jour, parvenir à rétablir leur pleine souveraineté.

En attendant, poursuivons nos ambitions d’unité, de paix et de développement.

Nous allons, ensemble, réussir à créer les conditions d’une libre circulation des biens et des personnes dans l’espace continental, à travers la mise en place de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine.

Ratifions l’Accord, pour ceux qui hésitent encore, afin de faire de cette ambition, une réalité, et donner une chance à notre Continent, de connaître une croissance économique durable et de nourrir l’espoir de devenir l’un des plus grands marchés du monde, dans les années à venir. 

Grâce à ce grand marché africain, nous favoriserons l’industrialisation de nos pays, accroitrons les échanges, développerons l’esprit d’entreprenariat chez nos jeunes et créerons, surtout, des emplois, par le biais des grands investissements continentaux, et globaux.

Mes Chers Frères et Sœurs,

 Le moment est venu de permettre à la voix de l’Afrique, de résonner partout dans le monde.

 C’est dans ce sens, qu’immédiatement après ma prise de fonctions à la tête de notre Organisation, j’ai pris le relais du plaidoyer que faisait mon prédécesseur, mon Frère le Président Macky SALL, pour convaincre nos homologues du G20, de l’impérieuse nécessité pour l’Union Africaine, de devenir un membre à part entière, de cette Institution.

J’ai d’ailleurs eu un retour très positif sur ce sujet lors de ma participation au Sommet du G7, qui vient de se tenir au Japon.

C’est à travers cette présence permanente que notre Organisation, l’Union Africaine, aura la possibilité de donner son avis, et notamment sur les grandes décisions économiques et financières le concernant.

C’est dans ce sens aussi que je poursuis le plaidoyer, en faveur de la réalisation des réformes qui permettront à notre Continent, d’avoir des sièges permanents, au Conseil de Sécurité des Nations Unies, et mettre ainsi fin à l’injustice qui lui a toujours été infligé. 

Mesdames et Messieurs, Chers Frères et Amis 

Notre Continent regorge de potentialités humaines et de ressources naturelles immenses qui, bien exploitées et mises en valeur, feront de lui, l’une des puissances économiques du monde.

Nous avons la possibilité, la capacité mais aussi l’obligation de mettre fin aux crises de toutes sortes qu’il traverse, pour pouvoir nous atteler sereinement, à son développement socio-économique.

Saisissons les précieuses opportunités qui nous sont offertes, mettons à contribution nos talents, l’expérience et l’expertise africaines, pour améliorer son image.

Je saisis cette occasion pour rendre un hommage mérité à mes homologues, Champions, qui travaillent, sans relâche, chacun dans son domaine respectif, pour atteindre cet objectif à travers la promotion de la paix, de la sécurité, du développement et à travers les réformes en Afrique, dans l’intérêt de nos populations.

Œuvrons ensemble, pour donner de l’espoir aux générations actuelles, afin de les empêcher, notamment, de mettre en péril leurs vies, en allant à la recherche d’un monde meilleur, ailleurs. 

Œuvrons, surtout, en toute synergie, non seulement pour perpétuer le rêve de nos Pères Fondateurs, d’une Afrique unie et prospère, mais aussi pour laisser un bel héritage aux générations à venir. 

Très bonne fête à toutes et à tous, je vous remercie.